Si je vous parle de ce livre aujourd’hui c’est à cause de son titre. On peut dire qu’il a bien joué son rôle, il m’a accroché… « Le bouddhisme a raison et c’est scientifiquement prouvé » en gros caractère rouge sur fond jaune, mon oeil fut captivé d’attention et « hop » on repart de la librairie avec cette oeuvre de M. Robert Wright.
Je m’attendais à des références fréquentes sur les résultats des ondes cérébrales de méditants, parfois célèbres , où leur pratique de méditation est accompagnée de centaines d’électrodes pour détecter les zones cérébrales sollicitées. Je suis toutefois surpris de constater que l’argumentation scientifique est plutôt soutenue par une approche biologique basée sur la théorie de l’évolution. L’auteur fréquente également les théories de la psychologie moderne occidentale dont les modèles théoriques sur la communication les mieux acceptés par la communauté scientifique.
Pour ce qui est de la méditation à proprement parlée, l’auteur nous livre de belles hypothèses et des explications du jour facilement accessibles. C’est sans aucune prétention et avec un oeil de pratiquant laïque qu’il nous livre ce bel ouvrage au goût du jour. Je crois qu’en Occident, il sera de moins en moins fréquent de voir des individus se proclamer maître ou guru et que la littérature bouddhiste et de pleine conscience sera créée au travers de multiples visions et d’expériences personnelles.
En gros, on explique que le phénomène de Dukkha, la première noble vérité du bouddha sur la nature insatisfaisante et parfois souffrante de la vie s’explique par la loi de la sélection naturelle. Cette loi nous dit que le rôle premier de tout organisme cellulaire est de transmettre ses gènes à la prochaine génération. On nous dit aussi qu’un chasseur-cueilleur insatisfait se donne peut-être plus de chance de transmettre ses gènes qu’un autre emplit de contentement et enclin à la contemplation. Cependant, tout s’est déroulé tellement vite, que l’agriculture soit apparue il y a 7 ou 10 milles ans, c’est tout simplement trop court en terme de changement évolutif pour qu’il y aie eu adaptation sur le plan organique, ne serait ce que pour l’adaptation à la vie en société. Pour le meilleur et pour le pire, nous sommes équipés pour la chasse et la cueillette. C’est là que l’observation directe de la réalité par la méditation peut aider à se débarrasser ou “laisser passer” des réflexes, des sensations et des pensées associés à notre nature. C’est une belle lecture ancrée dans la vie moderne que je vous recommande sans hésitation.
Patrick@dhyana-ananda
instructeur Méditation & Yoga