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“C’est du Dharma que l’on doit voir les Bouddhas,
C’est des corps du Dharma que viennent leurs conseils,
Mais la vraie nature du Dharma ne peut être perçue,
Et personne ne peut la connaître en tant qu’objet.

Sutra du diamant

Jardin du Bouddha

Retraite silencieuse en petit groupe pour l’équinox d’automne. On entend les oies qui retournent vers le Sud. La pratique est simple. On s’assoie. C’est tout. C’est pour cela que nous sommes venus. On ne s’encombre pas des politesses sauf au début de la retraite, évidemment, où l’on prend le temps de faire connaissance.

Que l’on soit 5 ou 14, le programme est le même. Quatre zazens par jour plus la préparation du repas, manger, faire la vaisselle, se reposer. Ainsi s’écoulent les journées de la retraite.

Surya nous parle le premier jour des quatre pensées qui transforment et qui sont à la base du bouddhisme tibétain.

La première est que la vie humaine est précieuse. « Les conditions favorables et la liberté de cette incarnation humaine sont extrêmement difficiles à obtenir. » Autant de chance de s’incarner en être humain que de lancer un grain de riz dans les airs en espérant le voir retomber en équilibre sur son doigt !

La deuxième pensée est que « tout ce qui naît est impermanent et finit par mourir ».

La troisième : « Les résultats de nos actions, paroles et pensées sont inéxorables. »

La quatrième : « La nature de l’existence cyclique est la souffrance. »

Ces quatre pensées me poussent à me tourner vers la pratique du dharma.

Au cercle de parole, Marie-claude nous a fait part de son expérience de chaleur intense ressentie pendant la méditation. Surya explique que cette sensation de chaleur est un très bon signe qui indique une ouverture des chakras, plus spécifiquement le deuxième chakra. Ce phénomène se produit plus fréquemment chez les femmes que chez les hommes et il existe même une pratique tibétaine qui consiste à maîtriser ces montées de chaleur, le « Tummo », dont les femmes sont les championnes. Lors d’un concours, les femmes s’enveloppent d’un drap pour ensuite se tremper dans la rivière en hiver. La première qui fait sécher le drap en faisant monter sa chaleur interne a gagné !

Le deuxième jour, Surya a partagé avec nous son expérience avec son maître zen, le Roshi Philippe Kapleau. Elle a brièvement évoqué la rivalité entre les deux écoles Soto et Rinzaï qui ont en commun le shikantaza, « s’asseoir ». Dans le Rinzaï s’ajoute à cette pratique celle des koans dont la résolution met « un peu de pression ». Le disciple commence tout d’abord par pratiquer seulement zazen. Durant cette période, un travail opère en profondeur. Puis vient un temps où le disciple va demander formellement au maître d’être intitié aux koans. Ceux-ci viennent alors s’ajouter à la pratique de shikantaza.

Le premier koan que reçoit le disciple est « qui suis-je ? » Une question commune au jnana yoga, au christinanisme et aux autres religions car l’autoquestionnement est une voie d’éveil. Qui marche ? Qui suis-je ? Qui mange ? La réponse ne peut pas être intellectuelle, c’est une réponse qui vient de l’intuition. Le disciple propose ses réponses en se présentant à chaque retraite devant le maître, et de retraite en retraite il voit ses réponses rejetées jusqu’à ce qu’il trouve enfin la bonne. Cela génère toutes sortes de frustrations et même de compétition entre les disciples. Mais il faut continuer, persister. Surya explique que cela lui a pris cinq ans de pratique et d’autoquestionnements intenses pour « cracker » le premier koan. Trouver la première réponse fut aux dires de Surya une véritable libération, et même une guérison.

“Ici et maintenant contient l’éternité, ici et maintenant seul existe.” (Dogen)

Plage de Kodi Karnataka Inde

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